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Ma formation continue aux CMR à l'ARIAM et au CNFPT
"Autour des percussions"
"Autour des anches simples"





w w w . m u s i c i e n - i n t e r v e n a n t . n e t


L'Ariam Ile-De-France à organisé une rencontre sur le thème : " Le métier de musicien intervenant, évolution et perspectives "
 

C.R. Journée d’étude et de réflexion
Organisée par le CFMI de Tours
« MI : un métier en évolution »
Jeudi 26 novembre 2009


Par Didier Jalquin – Coordinateur du secteur Milieu scolaire et
de la commission Milieu scolaire et Médiation culturelle


(Compte rendu qui m'a été transmis par le Service Communication des CMR)


Matin :

Ouverture en musique (Soundpainting)

- Présentation par M. Louis JACQUES – Directeur :

Les CFMI ont 25 ans, cette journée aura comme but de faire le point après toutes ces années.
Les missions du M.I. à l’école se diversifient ( temps scolaire et hors temps scolaire ), sans parler des crèches, du milieu spécialisé … qui devraient avoir une formation spécifique.

Le DUMI est une formation qui bouge, de plus il y a une grande diversité de M.I..
Sans doute la principale mission du M.I. « Révéler aux plus jeunes leur sensibilité musicale ».


« Les Arts dans le développement de l’individu et de la société »
par M. Bruno PEQUIGNOT - Sociologue :

Sujet très large.
Donnée générale : il n’y a pas toujours eu des Arts, l’activité artistique est relativement récente (12è, 13è siècle ), elle n’a d’autre but qu’ elle-même, toutefois elle peut participer à d’autres effets ( religion … ). L’espèce humaine ne vit pas que pour du pain mais aussi de musique, de danse …
Il y a une relation complexe entre le lien social et la culture, le concept de lien social est ce qui fait qu’un groupe d’hommes vit ensemble, il est inobservable, il est une force, le fait que cela tient dans un groupe.
Les rassemblements : pour qu’il y ait rassemblement, il faut au moins un point commun, ce point commun est de la dimension de l’imaginaire : « l’être humain n’est jamais seul ».
Il y a en France des facteurs de rupture du lien social . Voir Jack Lang qui a essayé de changer le rapport à la culture ou Jacques Toubon qui a œuvré pour la sauvegarde de la langue française.
La culture ne peut être séparée du lien social.
Le développement culturel est un enjeu social, politique, et économique.
L’art modifie la sensibilité de l’homme, la culture participe au social.
La médiation culturelle est la mise en rapport des hommes et des arts et de la culture.
Pour être médiateur, il faut un cahier des charges précis, la médiation culturelle n’est pas seulement de l’information mais aussi la production d’événements culturels, le médiateur doit interpréter, il est organisateur d’activités culturelles, sa fonction n’est pas de régler les conflits mais de voir où sont les conflits. Et il doit développer des argumentaires pour négocier avec les financeurs.


>>> « Les missions du M.I. aujourd’hui » :

M. Vincent MAESTRACCI – Inspecteur général de l’ Éducation Nationale
Excusé suite à une réunion importante au ministère.

> Mme Marie-Madeleine KRYNEN – Inspectrice de la musique à la DMDTS :
Les missions du MI évoluent en lien avec l’évolution des actions en temps scolaire ou hors temps scolaire :
Cela nous conduit à nous poser des questions :
- Est-ce que l’élargissement des missions du MI ne produit pas leur éclatement ?
- N’est-ce pas une utopie de vouloir aménager le temps de l’enfant pendant le temps scolaire et hors temps scolaire ?
Il faut s’alerter sur le côté écoute car s’il n’y a pas d’écoute, il n’y a pas de musique.
Il faut s’interroger sur le rapport à la création, entre un musicien simple exécutant et un musicien qui improvise, toutefois il y a entre les 2 plein de graduations.
Nous sommes obligés d’évoluer en permanence. Si l’Orchestre à l’école se développe ainsi par exemple, c’est sans doute qu’il y a un manque, un besoin, et le M.I. a sa place (NB : une convention est en cours d’élaboration entre le Ministère et l’association Orchestre à l’école).

> M. Francis LORRIN – Chargé de la musique en Indre et Loire:

Il insiste à nouveau sur la notion de temps scolaire : l’école est certes obligatoire mais faut-il également organiser la vie des enfants en dehors du temps scolaire ?

Sinon les missions d’apprentissage s’appuient sur les programmes nationaux.
Une nouveauté : « Pratique artistique et histoire des Arts », cela permet aux élèves de faire de la musique et aussi de structurer des connaissances (grâce à l’histoire des arts), les élèves disposent ainsi d’un bagage plus cohérent.
Une autre mission est aussi de donner plus à ceux qui ont moins, de faire en sorte qu’en matière de pratique artistique, il y ait pour chaque élève une capitalisation suffisante liée notamment au projet d’école, celui-ci étant un besoin pour les élèves.
Depuis 2008, il n’y a plus classe le samedi matin et il est difficile de tout faire. Toutefois, il faut faire de la musique, elle fait partie des programmes ( environ 30 heures ).
Le M.I. est un enrichissement au fonctionnement des classes. Quand il y a un intervenant, il y a une sorte de garantie de faire de la musique, c’est une richesse. Toutefois le maître peut se reposer sur l’intervenant et risque de ne pas s’impliquer, il faut y faire attention.
D’où vient le choix d’avoir un intervenant? De l’enseignant, des parents, des élus ??


> M. Patrick BOURDY – Vice-président du Conseil général d’Indre et Loire, chargé de la culture:

Il connaît les difficultés du M.I., notamment dans son positionnement : quel est le référent du M.I. ? Est-ce l’école de musique, le service culturel, le service scolaire ??
Il faut aussi une fiche de poste claire ( intervention dans quelles classes, à quel moment temps scolaire ou pas …).
Les élus doivent aussi savoir les compétences du M.I. et ce qu’il souhaite apporter. Il faut faire de la communication vers les élus.
L’élu a besoin de savoir aussi le lien entre l’école, l’école de musique etc.… souvent le lien est affaire de bonne volonté.
Le M.I. doit aussi savoir où il travaille, on ne travaille pas de la même façon pour une petite commune rurale, pour une grande agglomération, pour une agglomération de commune, pour une association ou pour un conseil général.
Le M.I. doit montrer à l’élu qu’il vit, qu’il aime ce qu’il fait, il ne doit pas être perçu comme un dépenseur mais comme une personne qui apporte des liens, comme une personne-ressource au sein de la cité.
Le M.I. doit être MOTIVE.


> M. Christophe DUCHÊNE – Directeur du CRR de Lille:

Depuis 2003, développement de l’éducation artistique à l’école : 20 postes sur 4 ans, employés par le conservatoire. Montant 600 000€.
Cela prouve qu’il faut toujours être prêt pour développer, mais qu’il faut évidemment un contexte favorable. M. DUCHÊNE avait ainsi essayé de développer la musique à l’école lors d’un précédent poste, mais n’y était pas parvenu.
Le projet a été appelé PLAN MUSIQUE. La communication est simple.
Fonctionnement : 15 projets en temps scolaire, 3 projets hors temps scolaire et 2 heures de réunion- concertation par M.I. ( dont une rencontre mensuelle au conservatoire).
Pour les projets avec le conservatoire ( Cf film sur un Orchestre à l’école ), les M.I. font la coordination car ils ont la confiance du directeur de l’école et ils ont aussi la technique du soundpainting. Les professeurs du conservatoire font travailler l’instrument.
Le comportement des professeurs du conservatoire (ceux qui ont bien voulu participer au projet) a changé, il y a plus d’oralité dans leur enseignement.
Autre exemple avec un professeur qui accepte de travailler sur des claviers numériques, quelques élèves apprennent le clavier en cours collectif pour accompagner des chants dans les écoles.


>>> Questions - Réponses :

- Question : Contradictions entre textes de l’éducation nationale qui affirment le souhait de faire de la musique pour tous et le temps scolaire dévoué à la pratique artistique qui est restreint.
- Réponse de M. Francis LORRIN : Les textes permettent de savoir ce qu’il faut faire car l’école ne peut tout faire ( même si on demande souvent beaucoup à l’école), avec les nouveaux textes la dimension de la musique est forte « Pratique Artistique et Histoire de l’art ».

- Question : A Clermont-Ferrand les M.I. ont l’impression que l’on demande de plus en plus de choses avec de moins en moins de moyens.
- Réponse : Pas vraiment de réponse car cas particulier.

Musique avec la fanfare « Urbains Band »



Après-midi :

Musique avec la fanfare « Urbains Band »

>> « Le M.I. architecte du lien entre l’école & le conservatoire » :

Le CRR de Nantes – M. Jean- Jacques METZ professeur de trompette, M. Julien PERRIER M.I., Mme Christine BRANCHE enseignante à l’école Urbain Le Verrier et Mme Fabienne DESMONTS enseignante et présidente de l’association Urbains Band:

Départ de l’aventure : les publics des quartiers n’allaient pas au conservatoire, et le maire a sollicité le conservatoire pour proposer une solution. L’idée a été de faire une fanfare urbaine.
Naissance d’Urbains Band, fanfare urbaine de l’association Urbains Band, aidée par l’accompagnement éducatif (celui-ci donne une enveloppe budgétaire).
Premier constat : l’énergie des élèves se transforme en énergie positive.
Beaucoup d’oralité, d’imitation, d’improvisation. Répétitions par pupitre puis en tutti. Les enfants jouent avec « ce qu’ils ont dans le bide », l’équipe est soudée.
Pour le moment les élèves travaillent la musique, il y a un souhait de travailler aussi des chorégraphies.
Cette fanfare urbaine accueille les enfants du CE1 au Collège, en périscolaire dans 3 salles insonorisées mises à disposition par la mairie dans une école, 2 fois par semaine, car pour la transmission orale, il faut se voir assez souvent.


- « Les Orchestres à l’école, les conditions d’une réussite, le rôle du M.I. » : M. Pascal CARATY – Directeur de l’école de musique d’Amboise

Suite à une réflexion sur le fait que dans un quartier d’Amboise aucun élève ne faisait de la musique, il fut décidé d’amener la musique vers les élèves.
Le projet : Un Orchestre à l’école, classe de cycle 3 suivie CE2, CM1, CM2.

Les difficultés rencontrées :
- Convaincre l’Education nationale
- Seulement 1 classe ( environ 25 élèves ) participe.
- A la fin des 3 années pas de suivi pour les élèves.


Quelques solutions :

- un orchestre à l’école en dehors du temps scolaire en C.E.L. ( 1h30 par semaine) ouvert aux élèves du collège.
- La place du M.I. : A chaque séance le M.I. fait un travail préalable ( respiration, chant …) et il a fallu aussi trouver un codage spécifique de la musique pour lequel le M.I. a été d’un apport primordial.
- Le M.I. est ressource d’objectifs pédagogiques .
- Les M.I. changent tous les 4 ans de circuit pour que tous puissent participer à l’expérience.

Les relations de partenariat entre M.I. et Ecole de Musique sont plus importantes du fait qu’ils travaillent ensemble.
Suite au constat la 1ère année que l’apprentissage était lent car les élèves n’avaient pas la possibilité de travailler à la maison, depuis septembre les élèves emportent les instruments chez eux.
Les enseignants ont remarqué que les enfants se tiennent mieux en classe, écoutent mieux, il y a des retombées évidentes sur les acquisitions scolaires.
Depuis le quartier est devenu le lieu où l’on travaille les cuivres.

« Intervenir au sein d’un quartier : entre école et école de musique d’un quartier » :

> Mme Véronique FORMONT – Musicienne Intervenante
et M. Julien JOUBERT – Compositeur et professeur au CRR d’Orléans

Présentation d’un projet qui fait le lien entre le conservatoire d’Orléans et le périscolaire. 2 dominantes dans le projet ( 1 dominante instrumentale avec les percussions et 1 dominante vocale avec une comédie musicale (composition et interprétation)).
Les ateliers sont uniquement à l’attention des écoles où il y a des M.I. et il peut aussi arriver que les instituteurs participent aux ateliers.
Pour Julien Joubert le fait de composer, permet aux élèves de chanter. Le travail se fait aussi par collage ( une classe travaille les percussions, une autre le chant … puis on regroupe tout le monde).
Remarque de Julien Joubert le périscolaire permet aux enfants de s’approprier leur parcours musical par le fait qu’ils choisissent leurs ateliers.


« Un projet d’établissement fondé sur le lien entre école et école de musique » :

> M. Cyril MUDRY – Responsable de l’école municipale de musique de Sargé-lès-Le Mans

Pour le poste de directeur de l’école de musique, le choix des élus s’est porté sur un « Dumiste » afin que celui-ci s’occupe de l’intervention en milieu scolaire en parallèle de la direction d’école de musique.
Les conséquences de ce choix apportent évidemment des liens entre l’école et l’école de musique qui étaient inexistants auparavant, avec entre autres des mixages de concerts école / école de musique.
Toutefois le M.I. ne ramène pas forcément des élèves à l’école de musique, il faut des liens, l’école de musique et l’école élémentaire doivent se compléter.


- Questions :
Pourquoi le terme DUMISTE est toujours employé pour définir le métier de M.I. ? Le DUMI est un diplôme.
Pendant toute cette journée, nous avons uniquement parlé d’intervention dans des villes parfois très importantes, n’oublions pas la ruralité ou les M.I. sont des troubadours.

>>> « Réflexions & Synthèse » par M. Bruno PEQUIGNOT - Sociologue :
À quoi cela sert d’enseigner la musique aux enfants ?
On apprend la musique pour vivre ensemble. Le lien social permet d’être ensemble et d’être comme on a envie d’être !


Musique avec le groupe « Blaga ruze »