Matin
:
Ouverture
en musique (Soundpainting)
- Présentation
par M. Louis JACQUES – Directeur :
Les CFMI ont 25 ans, cette journée
aura comme but de faire le point après toutes
ces années.
Les missions du M.I. à l’école
se diversifient ( temps scolaire et hors temps scolaire
), sans parler des crèches, du milieu spécialisé
… qui devraient avoir une formation spécifique.
Le DUMI est une formation qui bouge,
de plus il y a une grande diversité de M.I..
Sans doute la principale
mission du M.I. « Révéler aux
plus jeunes leur sensibilité musicale ».
« Les
Arts dans le développement de l’individu
et de la société »
par M. Bruno PEQUIGNOT - Sociologue :
Sujet très large.
Donnée générale : il n’y
a pas toujours eu des Arts, l’activité
artistique est relativement récente (12è,
13è siècle ), elle n’a d’autre
but qu’ elle-même, toutefois elle peut
participer à d’autres effets ( religion
… ). L’espèce humaine ne vit
pas que pour du pain mais aussi de musique, de danse
…
Il y a une relation complexe entre le lien social
et la culture, le concept de lien social est ce
qui fait qu’un groupe d’hommes vit ensemble,
il est inobservable, il est une force, le fait que
cela tient dans un groupe.
Les rassemblements : pour qu’il y ait rassemblement,
il faut au moins un point commun, ce point commun
est de la dimension de l’imaginaire : «
l’être humain n’est jamais seul
».
Il y a en France des facteurs de rupture du lien
social . Voir Jack Lang qui a essayé de changer
le rapport à la culture ou Jacques Toubon
qui a œuvré pour la sauvegarde de la
langue française.
La culture ne peut être séparée
du lien social.
Le développement culturel est un enjeu social,
politique, et économique.
L’art modifie la sensibilité de l’homme,
la culture participe au social.
La médiation culturelle est la mise en rapport
des hommes et des arts et de la culture.
Pour être médiateur, il faut un cahier
des charges précis, la médiation culturelle
n’est pas seulement de l’information
mais aussi la production d’événements
culturels, le médiateur doit interpréter,
il est organisateur d’activités culturelles,
sa fonction n’est pas de régler les
conflits mais de voir où sont les conflits.
Et il doit développer des argumentaires pour
négocier avec les financeurs.
>>>
« Les missions du M.I. aujourd’hui »
:
M. Vincent MAESTRACCI – Inspecteur
général de l’ Éducation
Nationale
Excusé suite à une réunion
importante au ministère.
>
Mme Marie-Madeleine KRYNEN – Inspectrice de
la musique à la DMDTS :
Les missions du MI évoluent en lien avec
l’évolution des actions en temps scolaire
ou hors temps scolaire :
Cela nous conduit à nous poser des questions
:
- Est-ce que l’élargissement des missions
du MI ne produit pas leur éclatement ?
- N’est-ce pas une utopie de vouloir aménager
le temps de l’enfant pendant le temps scolaire
et hors temps scolaire ?
Il faut s’alerter sur le côté
écoute car s’il n’y a pas d’écoute,
il n’y a pas de musique.
Il faut s’interroger sur le rapport à
la création, entre un musicien simple exécutant
et un musicien qui improvise, toutefois il y a entre
les 2 plein de graduations.
Nous sommes obligés d’évoluer
en permanence. Si l’Orchestre à l’école
se développe ainsi par exemple, c’est
sans doute qu’il y a un manque, un besoin,
et le M.I. a sa place (NB : une convention est en
cours d’élaboration entre le Ministère
et l’association Orchestre à l’école).
> M.
Francis LORRIN – Chargé de la musique
en Indre et Loire:
Il insiste à nouveau sur
la notion de temps scolaire : l’école
est certes obligatoire mais faut-il également
organiser la vie des enfants en dehors du temps
scolaire ?
Sinon les missions d’apprentissage
s’appuient sur les programmes nationaux.
Une nouveauté : « Pratique artistique
et histoire des Arts », cela permet aux élèves
de faire de la musique et aussi de structurer des
connaissances (grâce à l’histoire
des arts), les élèves disposent ainsi
d’un bagage plus cohérent.
Une autre mission est aussi de donner plus à
ceux qui ont moins, de faire en sorte qu’en
matière de pratique artistique, il y ait
pour chaque élève une capitalisation
suffisante liée notamment au projet d’école,
celui-ci étant un besoin pour les élèves.
Depuis 2008, il n’y a plus classe le samedi
matin et il est difficile de tout faire. Toutefois,
il faut faire de la musique, elle fait partie des
programmes ( environ 30 heures ).
Le M.I. est un enrichissement au fonctionnement
des classes. Quand il y a un intervenant, il y a
une sorte de garantie de faire de la musique, c’est
une richesse. Toutefois le maître peut se
reposer sur l’intervenant et risque de ne
pas s’impliquer, il faut y faire attention.
D’où vient le choix d’avoir un
intervenant? De l’enseignant, des parents,
des élus ??
> M. Patrick BOURDY
– Vice-président du Conseil général
d’Indre et Loire, chargé de la culture:
Il connaît les difficultés
du M.I., notamment dans son positionnement : quel
est le référent du M.I. ? Est-ce l’école
de musique, le service culturel, le service scolaire
??
Il faut aussi une fiche de poste claire ( intervention
dans quelles classes, à quel moment temps
scolaire ou pas …).
Les élus doivent aussi savoir les compétences
du M.I. et ce qu’il souhaite apporter. Il
faut faire de la communication vers les élus.
L’élu a besoin de savoir aussi le lien
entre l’école, l’école
de musique etc.… souvent le lien est affaire
de bonne volonté.
Le M.I. doit aussi savoir où il travaille,
on ne travaille pas de la même façon
pour une petite commune rurale, pour une grande
agglomération, pour une agglomération
de commune, pour une association ou pour un conseil
général.
Le M.I. doit montrer à l’élu
qu’il vit, qu’il aime ce qu’il
fait, il ne doit pas être perçu comme
un dépenseur mais comme une personne qui
apporte des liens, comme une personne-ressource
au sein de la cité.
Le M.I. doit être MOTIVE.
> M. Christophe
DUCHÊNE – Directeur du CRR de Lille:
Depuis 2003, développement
de l’éducation artistique à
l’école : 20 postes sur 4 ans, employés
par le conservatoire. Montant 600 000€.
Cela prouve qu’il faut toujours être
prêt pour développer, mais qu’il
faut évidemment un contexte favorable. M.
DUCHÊNE avait ainsi essayé de développer
la musique à l’école lors d’un
précédent poste, mais n’y était
pas parvenu.
Le projet a été appelé PLAN
MUSIQUE. La communication est simple.
Fonctionnement : 15 projets en temps scolaire, 3
projets hors temps scolaire et 2 heures de réunion-
concertation par M.I. ( dont une rencontre mensuelle
au conservatoire).
Pour les projets avec le conservatoire ( Cf film
sur un Orchestre à l’école ),
les M.I. font la coordination car ils ont la confiance
du directeur de l’école et ils ont
aussi la technique du soundpainting. Les professeurs
du conservatoire font travailler l’instrument.
Le comportement des professeurs du conservatoire
(ceux qui ont bien voulu participer au projet) a
changé, il y a plus d’oralité
dans leur enseignement.
Autre exemple avec un professeur qui accepte de
travailler sur des claviers numériques, quelques
élèves apprennent le clavier en cours
collectif pour accompagner des chants dans les écoles.
>>>
Questions - Réponses :
- Question : Contradictions entre
textes de l’éducation nationale qui
affirment le souhait de faire de la musique pour
tous et le temps scolaire dévoué à
la pratique artistique qui est restreint.
- Réponse de M. Francis LORRIN : Les textes
permettent de savoir ce qu’il faut faire car
l’école ne peut tout faire ( même
si on demande souvent beaucoup à l’école),
avec les nouveaux textes la dimension de la musique
est forte « Pratique Artistique et Histoire
de l’art ».
- Question : A Clermont-Ferrand
les M.I. ont l’impression que l’on demande
de plus en plus de choses avec de moins en moins
de moyens.
- Réponse : Pas vraiment de réponse
car cas particulier.
Musique avec la fanfare « Urbains Band »
Après-midi :
Musique avec la fanfare
« Urbains Band »
>>
« Le M.I. architecte du lien entre l’école
& le conservatoire » :
Le CRR de Nantes – M. Jean- Jacques METZ professeur
de trompette, M. Julien PERRIER M.I., Mme Christine
BRANCHE enseignante à l’école
Urbain Le Verrier et Mme Fabienne DESMONTS enseignante
et présidente de l’association Urbains
Band:
Départ de l’aventure : les publics
des quartiers n’allaient pas au conservatoire,
et le maire a sollicité le conservatoire
pour proposer une solution. L’idée
a été de faire une fanfare urbaine.
Naissance d’Urbains Band, fanfare urbaine
de l’association Urbains Band, aidée
par l’accompagnement éducatif (celui-ci
donne une enveloppe budgétaire).
Premier constat : l’énergie des élèves
se transforme en énergie positive.
Beaucoup d’oralité, d’imitation,
d’improvisation. Répétitions
par pupitre puis en tutti. Les enfants jouent avec
« ce qu’ils ont dans le bide »,
l’équipe est soudée.
Pour le moment les élèves travaillent
la musique, il y a un souhait de travailler aussi
des chorégraphies.
Cette fanfare urbaine accueille les enfants du CE1
au Collège, en périscolaire dans 3
salles insonorisées mises à disposition
par la mairie dans une école, 2 fois par
semaine, car pour la transmission orale, il faut
se voir assez souvent.
- « Les Orchestres à l’école,
les conditions d’une réussite, le rôle
du M.I. » : M. Pascal CARATY – Directeur
de l’école de musique d’Amboise
Suite à une réflexion sur le fait
que dans un quartier d’Amboise aucun élève
ne faisait de la musique, il fut décidé
d’amener la musique vers les élèves.
Le projet : Un Orchestre à l’école,
classe de cycle 3 suivie CE2, CM1, CM2.
Les
difficultés rencontrées :
- Convaincre l’Education nationale
- Seulement 1 classe ( environ 25 élèves
) participe.
- A la fin des 3 années pas de suivi pour
les élèves.
Quelques solutions :
- un orchestre à l’école en
dehors du temps scolaire en C.E.L. ( 1h30 par semaine)
ouvert aux élèves du collège.
- La place du M.I. : A chaque séance le M.I.
fait un travail préalable ( respiration,
chant …) et il a fallu aussi trouver un codage
spécifique de la musique pour lequel le M.I.
a été d’un apport primordial.
- Le M.I. est ressource d’objectifs pédagogiques
.
- Les M.I. changent tous les 4 ans de circuit pour
que tous puissent participer à l’expérience.
Les relations de partenariat entre M.I. et Ecole
de Musique sont plus importantes du fait qu’ils
travaillent ensemble.
Suite au constat la 1ère année que
l’apprentissage était lent car les
élèves n’avaient pas la possibilité
de travailler à la maison, depuis septembre
les élèves emportent les instruments
chez eux.
Les enseignants ont remarqué que les enfants
se tiennent mieux en classe, écoutent mieux,
il y a des retombées évidentes sur
les acquisitions scolaires.
Depuis le quartier est devenu le lieu où
l’on travaille les cuivres.
«
Intervenir au sein d’un quartier : entre école
et école de musique d’un quartier »
:
> Mme Véronique
FORMONT – Musicienne Intervenante
et M. Julien JOUBERT – Compositeur et professeur
au CRR d’Orléans
Présentation d’un projet qui fait le
lien entre le conservatoire d’Orléans
et le périscolaire. 2 dominantes dans le
projet ( 1 dominante instrumentale avec les percussions
et 1 dominante vocale avec une comédie musicale
(composition et interprétation)).
Les ateliers sont uniquement à l’attention
des écoles où il y a des M.I. et il
peut aussi arriver que les instituteurs participent
aux ateliers.
Pour Julien Joubert le fait de composer, permet
aux élèves de chanter. Le travail
se fait aussi par collage ( une classe travaille
les percussions, une autre le chant … puis
on regroupe tout le monde).
Remarque de Julien Joubert le périscolaire
permet aux enfants de s’approprier leur parcours
musical par le fait qu’ils choisissent leurs
ateliers.
« Un
projet d’établissement fondé
sur le lien entre école et école de
musique » :
> M. Cyril MUDRY – Responsable de l’école
municipale de musique de Sargé-lès-Le
Mans
Pour le poste de directeur de l’école
de musique, le choix des élus s’est
porté sur un « Dumiste » afin
que celui-ci s’occupe de l’intervention
en milieu scolaire en parallèle de la direction
d’école de musique.
Les conséquences de ce choix apportent évidemment
des liens entre l’école et l’école
de musique qui étaient inexistants auparavant,
avec entre autres des mixages de concerts école
/ école de musique.
Toutefois le M.I. ne ramène pas forcément
des élèves à l’école
de musique, il faut des liens, l’école
de musique et l’école élémentaire
doivent se compléter.
- Questions :
Pourquoi le terme
DUMISTE est toujours employé pour définir
le métier de M.I. ? Le DUMI est un diplôme.
Pendant toute cette journée, nous avons uniquement
parlé d’intervention dans des villes
parfois très importantes, n’oublions
pas la ruralité ou les M.I. sont des troubadours.
>>>
« Réflexions & Synthèse
» par M. Bruno PEQUIGNOT - Sociologue :
À quoi cela
sert d’enseigner la musique aux enfants ?
On apprend la musique
pour vivre ensemble. Le lien social permet d’être
ensemble et d’être comme on a envie
d’être !
Musique avec le groupe « Blaga ruze
»