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La
conférence...quelques éléments
à propos du berimbau
présenté
et illustré d'exemples sonores joués
sur son instrument par :
François Kokelaere
|
Stage-Atelier
proposé dans le cadre de la formation continue du CNFPT
Nord-Pas-de-Calais et organisé par le CFMI de LIlle.
Quelques
éléments d'information sur le Berimbau
>>>
François nous montre deux photos de musiciens qui
jouent de l’arc musical et qu’il compare).
La photo dans l'encadré ci-dessus :
L’un tient dans sa main un arc musical qui a exactement
la même forme que le berimbau et qui s'appelle le
UMUDURI chez les Bantous
A côté de lui il y a un autre musicien qui
joue sur une sorte de lamellophone qu’on appelle le
MBIRA justement dans la même région
et dans la même ethnie.François nous fait remarquer
que l’arc musical UMUDURI se joue avec le MBIRA. et
par analogie nous pouvons en conclure que l’arc
musical qui va se développer au Brésil est
originaire du pays Bantou, de la même région
d’Afrique.
C’est celui qui apparaît dans les années
1900, le BERIMBAU où il est associé
à une danse de combat qui commence à naître
au Brésil et qui s’appelle la CAPOEIRA.
Au
Brésil les musiciens n’ont plus une calebasse
au poignet comme en Afrique. Ils utilisent un hochet en
forme de panier, rempli de graines et qu’on appelle
O CAXIXI. Un morceau de calebasse qui sert
de socle, un panier tressé et des graines enfermées
dedans. Il est tenu et joué avec la main droite,
coincé avec deux doigts.
Pour
jouer sur la corde quelqu’un a eu l’idée
d’utiliser un galet pris au bord d’une rivière.
C’est alors que le son a complètement changé.
Le BERIMBAU sera associé
à la CAPOEIRA qui est une danse de combat.
La corde en boyau (nerf) utilisée en Afrique va être
assez rapidement remplacée sur les arcs du Brésil,
par un fil d’acier en tant que corde métallique.
Ce changement s’est
produit avec l’arrivée de l’automobile.
On a constaté qu’en brûlant les pneus
des voitures, l’armature métallique du pneu
était constituée entre autre, de fil d’acier.
De nos jours encore, les brésiliens continuent à
utiliser ce système.
Personne
ne sait pourquoi on associa le Berimbau à la Capoéira
danse de combat. Ce mariage a eu lieu au moment
où les esclaves en ont eu assez, malgré l’abolition
de l’esclavage, ils restent toujours dans la même
situation de misères si bien qu’il y a des
batailles violentes entre eux et les forces de polices.
Parfois les anciens esclaves devenus libres, se servaient
de leurs Berimbaus comme de baïonnettes.
Le conférencier a pu voir lors de son séjour
au Salvador des berimbaus taillés en pointe avec
du sang séché sur le bout.
Le
berimbau du Brésil est joué avec une baguette
de bambou appelé A BAQUETA, taillée
sur un gros morceau de bambou fendu en lamelles et effilé
avec un couteau.
On
rencontre le même phénomène du son "sali"
avec les tambours d’Afrique de l’ouest sur lesquels
on a adjoint des résonateurs. Cela crée un
espace sonore intéressant.
Même chose encore avec le balafon. On crée
un « mirlitonage » en collant un papier très
fin sur le trou des calebasses résonateurs qui sont
placées sous les lames de bois.
Pourquoi
ce son « sale » ?
On entre là dans toute une philosophie africaine
dans laquelle les dieux et les génies sont reliés
à la vie quotidienne et à la musique.
C’est la même chose pour le Berimbau qui possède
également ce son propre et son contraire, le son
sale qui "frise".
Un
autre élément du Berimbau qui est très
important :
le résonateur fabriqué dans une calebasse
tronquée et avec lequel on fabrique l'effet sonore
« wah wah » en obstruant et en dégageant
l’orifice de la calebasse que l'on pose sur le ventre.
Résumé
de tous les sons :
Voici présentés sommairement tous les ingrédients
de base de la pratique de jeu du Bérimbau. La technique
de jeu :
Quelle musique faut-il jouer avec le Berimbau ?
Revenons
à nos anciens esclaves qui jouaient le berimbau pour
accompagner la capoeira qui est une danse de « l’aller
et retour » du coup porté, du coup reçu,
du coup porté, du coup évité, donc
une danse dite BINAIRE exemple :
Assez
vite au Brésil se décline deux écoles
:
1
La capoeira africaine dite la capoéira ANGOLA
qui se joue avec un petit galet et dont la danse est beaucoup
plus lente, davantage une danse qu’un combat. Exemple
: (Avant
de commencer à jouer, le maître appelle les
dieux en jouant 7 notes sur son berimbau).
2
La capoiera de Bahia appelée la capoeira REGIONAL
plus violente dans les mouvements et plus rapide dans les
rythmes exemple :
(Dans
cette capoeira, le maître démarre directement
la rythmique).
Avec
le temps quelques airs traditionnels se sont stabilisés,
mais selon le maître de capoeira, on mélange
un peu tout.
Un exemple :
SAO BENTO GRANDE (base de la capoeira)
Au
Brésil, la SAMBA n’est jamais très loin,
on met un peu de samba dans la danse (la RODA capoeira en
ronde) exemple :
Pourquoi le nom BERIMBAU ?
Peut-être parce que le nom du bois qu’on utilise
au Brésil s’appelle le BERIBA; Il
y eu assez peu de recherche sur cet instrument au Brésil.
On ne sait pas encore.
Dans
la capoeira il existe un répertoire traditionnel
afro-brésilien
Parcourons le chemin inverse du Brésil vers l’Afrique
pour retourner aux origines du berimbau.
En Afrique on jouait en TERNAIRE (Ecouter
l'extrait no 10 pour savoir ce qu'est le ternaire)
Les
africains, en traversant la mer pour arriver au Brésil,
ont perdu le rythme ternaire
de leur musique.
Ils sont passés à des rythmes BINAIRES
Certes au Brésil il y a des rythmes afro-brésiliens
comme la MACUMBA le CANDOMBLE
la BATUQUE où on joue le ternaire
africain. Pourtant en ce qui concerne les rythmes sur le
berimbau notre conférencier n’a jamais entendu
jouer le berimbau en ternaire puisque le rôle premier
de cet instrument est d'accompagner la danse de combat.
On ne peut pas se battre en TERNAIRE car
le ternaire donne envie de danser (L’analogie
est faite avec les musiques militaires de chez nous qui
sont bien BINAIRES pour marcher au pas.).
Le travail important de François
Kokelaere a consisté à " faire le retour
naturel " du berimbau en Afrique. Il a passé
des années en Guinée à étudier
la musique Mandingue. Il a mis toute cette musique dont
il s’était nourri, dans le jeu sur le berimbau.
Il a transposé sur l’instrument les rythmes
que l’on joue sur le djembé Guinéen.
Après de longues recherches sur tous ces rythmes
africains, une chose l’a intrigué en lien avec
la déportation des esclaves en Amérique du
sud :
Il a constaté que certaines pulsations avaient traversé
les mers notamment celles que l’on retrouve dans la
SANTERIA cubaine ( Vaudou cubain) ou dans le vaudou HAITIEN
et d’autres encore.
Mais
alors, pourquoi certains rythmes ont réussi a traverser
les mers et pas d’autres ?
Il existe une rythmique que l’on trouve dans l’air
YORUBA entre le NIGERIA, le BENIN, le TOGO
et qui elle, a survécu. Cette rythmique donne ceci
(on ne la joue pas du tout au BURUNDI) :
François K. s’est
demandé ce qui se passerait si on redonnait au berimbau
une culture africaine avec en plus de jouer en ternaire,
on insérait un peu de rythme joué sur des
cloches Yoruba, et puis encore un peu des rythmes utilisés
dans les accompagnements de djembé. Cela a eu pour
résultat que le Berimbau
s’est révélé à lui-même
:
(voir également la vidéo de la superbe
performance de François K. extraite du concert que
vous trouverez sur la page 4 « Concerts des formateurs
»
Tous
ces rythmes africains qui existent depuis la nuit des temps
ont voyagé, ont traversé les océans,
partis du pays BANTOU, arrivés à SALVADOR
DE BAHIA, puis reviennent par le jeu de la mondialisation,
en FRANCE, repartent en GUINEE, repartent dans les YORUBA
vers le NIGERIA ou l’instrument continue sa mutation.
La première mutation
du berimbau :
utilisation du galet à la place du doigt,
le caxixi utilisé à la place de la calebasse,
le fil métallique à la place du boyau,
la baguette n’était peut-être pas aussi
rigide.
Tout
comme le djembe a subi lui aussi ses propres mutations.
L’original avait un laçage de lanières
de cuir et il fallait chauffer le djembe constamment pour
retendre la peau. C’est lorsque les bateaux ont commencé
à arriver en Afrique de l’Ouest que les fabricants
de djembés ont utilisé de la corde de chanvre
qui constituait une avancée technologique extraordinaire.
Puis dans les année soixante cette corde a été
remplacée par de la corde pré tirée,
la drisse à bateau.
Aujourd’hui tous les DJEMBE FOLA
(les professionnels africains) utilisent cette corde à
bateau car une fois tendue sur le djembe elle ne bouge plus
et les tambours n’ont plus besoin d’être
constamment réchauffés.
Voici
une histoire qui fut rapportée au musicien :
Quand les esclaves avaient fini les travaux des champs,
on les enfermaient dans les SANZALAS (la
maison des esclaves) pour ne pas qu’ils s’échappent.
Lorsque les relations avec le maître se passaient
bien, ils pouvaient s’amuser le soir et on les laissait
danser. Les esclaves avaient mis au point un stratagème,
car en fait de danse, certains pratiquaient un art de combat,
comme on en trouve souvent en Afrique. Ces pratiques d’art
martial, ces danses de combat étaient réprimées
par les Maîtres propriétaires.
Ces opprimés convenaient d’un signal qu'ils
avaient mis au point par le biais des codes sonores. Lorsque
les maitres ne se trouvaient pas dans les parages, ils pratiquaient
l’entraînement des danses de combats (Ecouter
les extraits no 5 et 6 ci-dessus). Des
guetteurs étaient postés à l’entrée
de la Sanzala, d’autres un peu plus loin sur le chemin.
Le berimbau ne possède pas un son très ample
et pour porter le son beaucoup plus loin on lui avait adjoint
deux calebasses résonateurs/amplificateurs. Lorsque
les danseurs étaient libres on jouait le Sao
Bento grande (Extrait no7 ci-dessus) mais si jamais
les contremaîtres (la cavalerie) arrivaient sur les
lieux, les joueurs de beirmbaus jouaient la CAVALARIA
qui consistait à changer la rythmique pour prévenir
les autres. Lorsque les danseurs entendaient le signal sonore,
ils dansaient normalement. Les maîtres d'alors ne
percevaient pas la différence entre les airs de berimbaus.
lien
qui informera avec précision sur cette histoire de
la Capoeira
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